La methode de Gasquet
La méthode de Gasquet porte le nom de sa fondatrice, la Dr Bernadette de Gasquet qui a créé l’institut de Gasquet à Paris pour pouvoir former les professionnels du monde médical et du sport à sa méthode.
La méthode s’applique à tous les domaines de l’activité humaine : sport et performance, yoga, maternité, vie quotidienne, rééducation physique, traitement des scolioses et douleurs dorsales… C’est une méthode très rigoureuse et précise biomécaniquement parlant, ce qui est sans conteste l’un de ses atouts les plus indéniables.
Enseigner le yoga selon la méthode de Gasquet c’est :
- D’abord prendre conscience que le yoga tel qu’il se pratique en Inde doit être adapté aux corps des occidentaux qui ont des habitudes corporelles, d’assise ou des types morphologiques très différents. Par exemple, ici en France nous ne passons pas la majorité de notre temps assis sur le sol mais dans des canapés ou sur des chaises, ce qui a des implications en terme de musculature dorsale et de souplesse des hanches.
- Avoir une connaissance anatomique et biomécanique suffisamment précise pour pouvoir comprendre comment il faudra adapter chaque posture aux besoins de chacun·e selon sa morphologie ou ses éventuels problèmes articulaires. « Cette adaptation a pour but de rééquilibrer c’est-à-dire de compenser ce qui n’est pas en place “naturellement”. Le respect de son corps, de ce qu’il peut faire, ne signifie pas aller dans le sens de sa scoliose par exemple, mais au contraire s’efforcer de travailler pour la redresser, ce qui n’est pas forcément agréable. Rééquilibrer, c’est renforcer le côté faible, quitte à limiter le côté fort au lieu de chercher à le surdévelopper. » (Yoga sans dégâts de Dr Bernadette de Gasquet et Jean-Paul Bouteloup)
- Se placer modestement et avec humilité dans la lignée de Bernadette de Gasquet et donc de Jacques Thiébault, son maître. Jacques Thiébault donnait des cours à l’École de yoga de la rue Aubriot à Paris. À la FNEY (Fédération Nationale des Enseignants de Yoga), il était formateur des professeurs.
- Avoir un langage imagé pour permettre aux élèves de trouver le chemin juste tout en ne faisant pas de compromis sur la précision des indications
Bernadette de Gasquet est une femme exceptionnelle de par son parcours, son humilité et sa ténacité. Elle a compris avant tout le monde ce qui pouvait poser problème dans l’accouchement tel qu’il se pratique dans les maternités françaises. Elle a décidé de devenir médecin pour donner un poids à sa méthode et a entamé des études pour cela alors qu’elle avait déjà 38 ans et 3 enfants. Elle a mené des recherches de manière indépendante et isolée parfois malgré des oppositions d’une partie du corps médical.
La méthode de Gasquet est aussi un outil de performance sportive. Voir la vidéo qui présente la collaboration de Bernadette de Gasquet avec l’INSEP :
Enseigner le yoga selon la méthode de Gasquet c’est :
Extraits de l’avant-propos du livre Musculation de Gasquet, par Dr Bernadette de Gasquet avec Sandro Zatta, Hachette Livre (Marabout), 2016 :
Si la méthode de Gasquet est incontournable en maternité, mais aussi pour la bonne pratique des abdominaux, du yoga ou encore pour protéger le dos et le périnée, elle s’applique en réalité à tout le corps humain, dans sa mobilité comme dans sa statique, dans la respiration comme dans la puissance musculaire. Cette méthode globale cherche à mieux connaître et utiliser son corps, sa musculature, à éviter les blessures, en particulier au niveau de la colonne vertébrale. Elle met en jeu un gainage dynamique permanent : abdominal, mais aussi au niveau de toutes les articulations, dans toutes les postures et les gestes de la vie quotidienne. Ce gainage permet un renforcement stable sans zones de faiblesse : il n’y a pas de maillon faible. Tout le corps est impliqué dans chaque mouvement. La colonne vertébrale est ainsi protégée, du bassin au sommet de la tête. Cet ensemble « solidarisé », non dissocié, concourt à augmenter la force et la résistance.
La musculation qui découle de méthode de Gasquet n’est pas analytique, c’est-à-dire que l’on ne va pas travailler certains muscles en isolation[…] En effet, tout le corps est impliqué par le placement et la respiration. C’est pourquoi nous ne proposerons pas de séries de contractions isolées répétées comme dans la pratique classique. Car l’efficacité des contractions isolées répétées se résume au simple gonflement momentané et très peu durable de certains muscles, plutôt superficiels : dès l’arrêt des répétitions intensives, les muscles fondent et l’énergie nécessaire pour les retrouver est alors très importante.
Au contraire nous recherchons ici un travail qui s’appuie sur la musculature profonde, tonique, pour obtenir une puissance durable et autoentretenue par le travail en synergie entre la zone sollicitée et l’ensemble du corps. Inutile d’avoir de gros biceps si on ne peut pas porter ses valises et si l’on a le dos cassé! Notre méthode n’est pas « contre » les gros biceps, qui peuvent tout à fait être au rendez-vous : au contraire, ils sont plus faciles à obtenir, surtout quand la solidité des structures profondes est là.
Pionnière dans l’accompagnement des femmes enceintes par une approche posturo-respiratoire, médecin et professeur de yoga, Bernadette de Gasquet (voir sa présentation plus détaillée) a révolutionné l’obstétrique depuis les années 80 et continue de le faire. Elle intervient dans plusieurs diplômes universitaires en France et à l’étranger. Elle associe dans son travail l’approche corporelle, les savoirs traditionnels et la médecine moderne. Dans une interview à yogajournalfrance, elle explique :
J’ai découvert le yoga en arrivant à Paris pour mes études. Nous avions l’obligation de pratiquer la gymnastique, chose que je détestais. Mais par bonheur, j’ai trouvé un professeur qui intégrait le yoga à la fin de ses cours. A l’époque c’était tout nouveau. C’est ainsi que j’ai commencé à pratiquer en 66-67 avec les élèves de Van Lysebeth, qui était un des précurseurs du yoga en occident.
Puis ce sont mes deux premiers accouchements qui m’ont amenés à me questionner sur notre manière d’aborder la naissance. Ils se sont déroulés de façon tout à fait contraire à ce que le milieu médical prédisait. J’ai accouché toute seule, sur le côté, rapidement, sans faire le petit chien et surtout sans pousser…